maintenant que le décor a été savamment planté il s'agit de rentrer dans le vif du sujet, j'ai nommé, l'aventure sociologique de la troisième année, plus communément appelée le combat entre le double-cheesburger et le boeuf bourguignon.
Le premier round aura lieu sur un terrain très spécial: les jambes des filles. Je ne suis pas une adepte du sujet et d'aucun en parleront certainement mieux que moi mais l'expérience mérite d'être narrée parce qu'elle est surprenante. Du point de vue des clichés il est usuel d'opposer le chic à la française à la tendance au surpoids américaine (non non je déteste les stéréotypes). De fait, quel ne fut pas le choc psychologique lorsque je découvris que ne déambulait dans les allées du campus d'Hopkins que des jolis filles aux jambes étonnamment longues et fines (qui sont par ailleurs savamment mises en valeur par des shorts dont la taille est proche de celle d'une ceinture. Les habitudes américaines des amerloques feront l'objet d'un autre post). Jusque là tout irait bien si je ne les voyais manger que de la salade, mais c'est ici qu'apparaît le dilemme sus-nommé: la bouffe américaine n'a pas usurpé sa réputation: grasse, génétiquement modifiée et présente en quantité surabondante. Nous étions cette après-midi même en joyeux comité sur les pelouses de JHU en train de nous goinfrer de poulet aux hormones inondé de sauce barbecue et de macaronis au fromage, issu d'un sachet de nourriture déshydratée, le tout au frais du contribuable, ou plutôt de l'étudiant moyen et de ses 40 000$ annuels de frais de scolarité. Et les charmantes américaines sus-décrites sont là, en train de prendre des bains de soleil, en se remplissant la panse de ces mets hautement gastronomiques. Sentant insidieusement revenir au grand galop les complexes de la fille lambda je ne peux que m'interroger, comment n'ont-elles pas à choisir entre les macaronis au fromage et les jambes galbées? entre les boissons gazéifiées et hautement sucrées, et le ventre plat?
La réponse m'apparut lors d'une de mes déambulations dans le campus: le sport! Hopkins et ses alentours regorgent de ce peuple étonnant que sont les joggueurs et autres praticiens de l'activité sportive régulière. Cela dit, quand on voit les infrastructure, même moi j'ai envie de m'y mettre ce qui n'est pas peu dire: salle de sport avec tapis roulants, vélos, marcheurs, rameurs et autres instruments de torture; salle de muscu qui fait que les asiatiques du campus (nous discuterons plus tard de cette autre spécificité) ressemblent plus à Schwarzi qu'à Jackie Chan, mur d'escalade, piscine, piste d'athlétisme... Le deal est tentant, surtout si il s'agit de ne plus avoir à se refréner sur les cookies. Je commence donc l'expérience "pratique sportive régulière dans un campus américain". je vous tiens au courant.
PS: à venir un article sur les "frat parties": certaines traditions américaines valent le détour.
dimanche 29 août 2010
samedi 28 août 2010
il s'agit de rattraper le temps perdu, mettre les pendules à l'heure, histoire de vous faire suivre mes histoires en live. Une fois ce trajet si fastidieux réalisé dans la chaleur américaine, me voilà donc toute prête à explorer mon nouveau terrain de jeu. Je retrouve rapidement mes chers amis français puisque nous sommes trois à loger dans l'hôtel qui jouxte l'université. Et là, tous mes souvenirs refont surface et mes attentes sont comblées. Le campus de JHU est vraiment quelque chose d'incroyable, d'autant plus lorsqu'on vient d'une université française. Quasiment construit uniquement en briques rouges, il s'étend sur un terrain immense. des dizaines de bâtiment se succèdent sans que je puisse me retrouver d'une quelconque manière.
Jour 1: Le jour qui suit mon arrivée est réservée à l'administration. On ne rentre pas comme ça dans le système scolaire US. Une fois bien vérifiée mon identité et les différents papiers qui me donnent le droit d'être là, je reçois de quoi établir mon véritable statut de membre honoraire de JHU: une carte magnétique avec mon nom et ma photo. Grâce à cette dernière je peux désormais accéder à tous les services de l'école, qui ne sont pas des moindres: centre de sport (dont on parlera plus tard), conseillers éducatifs, escort van pour se faire emmener et ramener de soirée (tout est prévu), impressions et photocopies, ce sésame sert même de carte de cantine. Le reste de la journée sera consacrée à la découverte du campus et de quelques freshmen, c'est à dire les tous nouveaux arrivants dans l'école.
Jour 2: Outre de nouvelles formalités administratives, nous peaufinons notre connaissance des lieux: le matin, quelques bâtiments de l'université, avant de prendre un bain de soleil sur la formidable étendue de gazon qui s'étend en contrebas de la bibliothèque et que tout le monde appelle communément "the beach". L'après-midi nous décidons de nous lancer à la découverte de la ville: direction: inner harbor: le havre qui fait office de port de plaisance à Baltimore. Après une petite visite au centre de musique de Hopkins qui vaut le détour, surtout pour sa formidable bibliothèque, nous partons buller sur les bords de l'espace portuaire. Un verre au hard rock café plus tard commence les préparatifs pour le "blue Jays Bal": le bal d'inauguration des freshmen. Tout cela ressemble à s'y méprendre à une série. Finalement, devant le manque d'enthousiasme de la plupart des participants américains qui ne tardent pas à quitter les lieux, nous n'entrons même pas dans la salle. Cela nous permet de découvrir qu'en fait, ici, les fêtes n'ont pas lieu dans l'école mais bel et bien dans les buildings qui l'entourent. En effet, comme toute fac américaine, JHU possède de nombreuses fraternités qui sont organisées autour de Frathouses, où vivent leur membres. Ce n'est donc pas le bureau d'accueil des élèves qui organisent les meilleurs fêtes mais les étudiants sus-nommés. Nous voilà donc quelques minutes plus tard sur le gigantesque balcon du 11ème étage des Northway appartments en train de discuter avec un américain qui a été en échange à Paris. autant vous dire que la vue valait largement le coup d'oeil.
Jour 3: Après un réveil plus tardif que d'habitude (les fêtes universitaires semblent le meilleur remède contre le jet-lag) je m'apprête à enfin devenir une véritable étudiante de Hopkins et à progresser dans mon processus d'américanisation: je pars signer mon bail. Là encore, je ne peux que constater la paperasserie de l'administration américaine. Tout est fait pour que vous ne partiez pas sans avoir volé un cendrier et de surcroît, ils vous font payer les services qui vous empêcheront de potentiellement voler le dit-cendrier. AU bout d'une demie-heure je suis finalement en possession de ma clé et de mon pass!!! victoire!
Vue du Port de Baltimore |
vendredi 27 août 2010
pérégrinations outre-atlantique. (II)
Voilà. Je me retrouve à l'aéroport de Dulles, Washington, DC, avec des fourmis d'excitation (et aussi un peu d'appréhension) dans le ventre et avec pour premier but de me faire accepter par les autorités américaines. Finalement le temps d'attente est long mais les formalités se passent sans problème, et j'avoue ressentir un léger soulagement lorsque le fonctionnaire de police me tend mon passeport avec un sourire et le conventionnel "welcome in the US". Ragaillardie par cette première réussite, je me dirige ensuite, après récupération des bagages vers le comptoir du supershuttle. Ma nouvelle mission est simple: réussir à parcourir les 60 kms qui séparent Baltimore de Washington avant la tombée de la nuit, ce qui me laisse quelques heures. Rapidement cependant je déchante: une charmante employée me fait comprendre que j'en serais de 90dollars de ma poche si je désire me faire déposer à JHU (Johns Hopkins UNiversity) par un de leur taxis partagés: apparemment personne ne souhaite se rendre à Baltimore aujourd'hui. Qu'à cela ne tienne, mon sang ne fait qu'un tour: je me transforme en Indiana Loulou, sans fouet et sans chapeau mais avec toute ma détermination, je prends une décision héroique: ce sera les transports en commun avec 46 kilos de fringues répartis entre deux valises.
Première étape: trouver le bus qui peut me ramener dans le centre de DC. Ayant déjà visité la ville, je sais qu'il n'y qu'une sorte de bus public qui dessert l'aéroport. Après différents aller-retour sur le trottoir de l'aéroport devant les yeux ébahis ou torves des voyageurs de passage, je finis par trouver le minuscule panneau de signalisation de l'arrêt. Hormis le fait que ce bus ne va pas là où je veux, il a toutefois l'air pas mal pour au moins me ramener vers le centre de DC. ensuite advienne que pourra. 47minutes et deux gentils jeunes gens plus tard qui acceptent de se casser le dos pour monter puis redescendre mes valises des rangements en hauteur, je suis devant une station de métro "l'enfant plaza".
Deuxième étape: d'Enfant plaza me rendre à Union station: la gare d'où part le train pour Baltimore. Apparement je suis dans le sud de la ville et aucun des bus qui passent ne se rendent à la gare, ce sera donc le métro. Je découvre rapidement que ce mode de transport souterrain n'est pas difficile à utiliser. la seule difficulté sera de passer les portillons de contrôle avec mes deux mastodontes à roulettes. Un premier trajet de Enfant Plaza à Metro center, puis un deuxième de cette dernière, à Union Station. me voici enfin au centre de la gare.
Troisième étape: prendre le train. cette étape ayant été déjà réalisée au printemps lors de mon voyage de découverte de Washington et ses alentours, je la réussi avec brio. Calée dans un coin de wagon entourée par la forteresse de mes valises, je mets 45 minutes pour arriver à Penn station, Baltimore.
Quatrième étape: me rendre à l'Université. Ok je confesse j'aurai pu faire Indiana Loulou jusqu'au bout mais la seule qui habite désormais mon encéphale est celle de prendre une douche, alors je cède à la folie du confort: je prends un taxi.
Finalement, il m'aura fallu 3h et quelques kilos de sueur pour me rendre de Washington à Baltimore. A 17h je suis enfin en face de la noble insigne gravée dans le marbre: Johns Hopkins University.
Première étape: trouver le bus qui peut me ramener dans le centre de DC. Ayant déjà visité la ville, je sais qu'il n'y qu'une sorte de bus public qui dessert l'aéroport. Après différents aller-retour sur le trottoir de l'aéroport devant les yeux ébahis ou torves des voyageurs de passage, je finis par trouver le minuscule panneau de signalisation de l'arrêt. Hormis le fait que ce bus ne va pas là où je veux, il a toutefois l'air pas mal pour au moins me ramener vers le centre de DC. ensuite advienne que pourra. 47minutes et deux gentils jeunes gens plus tard qui acceptent de se casser le dos pour monter puis redescendre mes valises des rangements en hauteur, je suis devant une station de métro "l'enfant plaza".
Deuxième étape: d'Enfant plaza me rendre à Union station: la gare d'où part le train pour Baltimore. Apparement je suis dans le sud de la ville et aucun des bus qui passent ne se rendent à la gare, ce sera donc le métro. Je découvre rapidement que ce mode de transport souterrain n'est pas difficile à utiliser. la seule difficulté sera de passer les portillons de contrôle avec mes deux mastodontes à roulettes. Un premier trajet de Enfant Plaza à Metro center, puis un deuxième de cette dernière, à Union Station. me voici enfin au centre de la gare.
Troisième étape: prendre le train. cette étape ayant été déjà réalisée au printemps lors de mon voyage de découverte de Washington et ses alentours, je la réussi avec brio. Calée dans un coin de wagon entourée par la forteresse de mes valises, je mets 45 minutes pour arriver à Penn station, Baltimore.
Quatrième étape: me rendre à l'Université. Ok je confesse j'aurai pu faire Indiana Loulou jusqu'au bout mais la seule qui habite désormais mon encéphale est celle de prendre une douche, alors je cède à la folie du confort: je prends un taxi.
Finalement, il m'aura fallu 3h et quelques kilos de sueur pour me rendre de Washington à Baltimore. A 17h je suis enfin en face de la noble insigne gravée dans le marbre: Johns Hopkins University.
jeudi 26 août 2010
pérégrinations outre-atlantique. (I)
Lady came from Baltimore,
All she wore was lace.
She didn't know that I was poor,
She never saw my place.
I was there to steal her money,
Take her rings and run.
Then I fell in love with the lady,
Got away with none.
Tim Hardy (chantée par Joan Baez)
Partie. Ca y est, c'est le plongeon. La chanson de Joan Baez en boucle dans les oreilles je me lance à a découverte du pays outre-atlantique.
Aéroport. Avion.Le départ est plus difficile qu'il ne s'annonçait car on ne quitte pas comme ça ses attachements et ses habitudes. Agréablement installée dans mon grand fauteuil de classe affaire (vive le surclassement parental) je me situe en quelques sorte encore entre le vieux continent et la jeune Amérique.
Mais progressivement, la nostalgie fait place à l'excitation. Plus notre Airbus s'avance au-dessus de l'Atlantique, plus mon estomac se tortille sous les effets de l'adrénaline. Dans ma tête se mélange les images de mon propre rêve Américain, teinté largement de mes héros culturels: le San Fransisco des hippies, la "lady from baltimore" de Joan Baez, le New York de Paul Auster, les routes de Kerouac. la côté Est m'apparait comme un énorme terrain de découverte, une sorte de terra incognita pour itinéraire initiatique. Je veux revoir Washington et son incroyable Mall, New York et ses différents quartiers, Boston et son puritanisme, et surtout Baltimore. Je ne connais pas du tout cette ville qui m'apparaît pour le moment comme un mélange de clichés sortis tout droit de "the Wire" (pour les amateurs de série américaine terriblement bien faites) et de villes post-industrielles en reconstruction.
Mais déjà l'avion se pose.
All she wore was lace.
She didn't know that I was poor,
She never saw my place.
I was there to steal her money,
Take her rings and run.
Then I fell in love with the lady,
Got away with none.
Tim Hardy (chantée par Joan Baez)
Partie. Ca y est, c'est le plongeon. La chanson de Joan Baez en boucle dans les oreilles je me lance à a découverte du pays outre-atlantique.
Aéroport. Avion.Le départ est plus difficile qu'il ne s'annonçait car on ne quitte pas comme ça ses attachements et ses habitudes. Agréablement installée dans mon grand fauteuil de classe affaire (vive le surclassement parental) je me situe en quelques sorte encore entre le vieux continent et la jeune Amérique.
Mais progressivement, la nostalgie fait place à l'excitation. Plus notre Airbus s'avance au-dessus de l'Atlantique, plus mon estomac se tortille sous les effets de l'adrénaline. Dans ma tête se mélange les images de mon propre rêve Américain, teinté largement de mes héros culturels: le San Fransisco des hippies, la "lady from baltimore" de Joan Baez, le New York de Paul Auster, les routes de Kerouac. la côté Est m'apparait comme un énorme terrain de découverte, une sorte de terra incognita pour itinéraire initiatique. Je veux revoir Washington et son incroyable Mall, New York et ses différents quartiers, Boston et son puritanisme, et surtout Baltimore. Je ne connais pas du tout cette ville qui m'apparaît pour le moment comme un mélange de clichés sortis tout droit de "the Wire" (pour les amateurs de série américaine terriblement bien faites) et de villes post-industrielles en reconstruction.
Mais déjà l'avion se pose.
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